L'orchestre est né de la période "baroque". Il désigne une réunion d'instrumentistes formant un ensemble musical et a vu son rôle, sa composition et sa taille considérablement évoluer avec le temps. Mais c'est surtout pendant la période "classique", au cours de la 2ème moitié du XIXème siècle qu'il trouve son équilibre.

Le terme "orchestre " vient du grec ancien "orkhêstra" ("danser "), qui désigne dans l'antiquité grecque l'espace semi-circulaire situé entre la scène et les spectateurs et dans lequel avaient lieu les évolutions du chœur.

 
   

Dans les formations symphoniques occidentales, il existe un grand nombre d'orchestres dont la composition et l'importance varient selon les époques et les régions, et selon les genres musicaux pratiqués. Si diverses soient-elles, ces formations peuvent être qualifiées d'orchestres pas simplement parce qu'elles réunissent un nombre élevé de musiciens, mais surtout parce que, chacune à sa façon, a développé une discipline de jeu collectif, où l'individualité de chaque instrumentiste s'efface devant la recherche d'une fusion sonore qui garantit l'adoption de techniques communes de jeu. Il existe différents types de formations, suivant le nombre et la nature des instruments réunis. L'orchestre symphonique est le plus vaste de tous.

Il y a eu trois grandes phases d'évolution de l'orchestre qui correspondent aux grandes périodes de la musique classique occidentale : le baroque, le classique, et le "moderne", où sont classées ici les phases romantique, Wagnérienne et néo-classique.
Au XVIIe siècle, la fonction de l'orchestre est essentiellement d'accompagner l'opéra, l'oratorio et le ballet. L'Orfeo de Claudio Monteverdi présente en 1607 un bel ensemble de trente-six musiciens, faisant appel à une grande variété d'instruments : violes (viole da braccio et contrebasses de viole), chitarroni, basses de gambe, clavecin, harpe, orgue de bois et vents (petite flûte, cornets à bouquin, trompettes, trombones). Très vite, les compositeurs préfèrent l'homogénéité de timbres due au groupement des instruments d'une même famille (cordes, bois, cuivres, percussions) aux contrastes nés de la juxtaposition de sons divers.

L'orchestre baroque compte alors de 20 à 25 exécutants. Les instruments à cordes en constituent la base, et se divisent en quatre parties : les premiers violons, les seconds violons, les violons altos, plus une ligne de basse que jouent les violoncelles et les contrebasses réunis, celles -ci sonnant à l'octave grave des violoncelles ; il s'agit là du quatuor d'orchestre, qui devait demeurer jusqu'au XIXe siècle le véritable centre de gravité de ces ensembles.

Au cours du XVIIe siècle, le mot "concert " (de l'italien concerto), est utilisé uniquement pour les compositions instrumentales. C'est ainsi que naît bientôt le concerto grosso, où s'opposent le concertino (limité aux instruments solistes) et le ripieno, constitué du reste de l'orchestre (J.-S. Bach, Händel). L'époque de Vivaldi (les Quatre Saisons, 1724) use déjà de toutes les possibilités sonores des cordes (trémolos, sourdines).

Au début de la période classique naît le plus noble des genres orchestraux : la symphonie, dont la vogue allait bientôt favoriser le rayonnement de grands centres musicaux tels que Londres et Paris ; la disparition de la basse continue contribue à estomper le déroulement ininterrompu de la musique baroque. Le discours orchestral se fait parfois plus heurté, comme chez C. P. E. Bach. L'un des plus beaux orchestres est celui de la cour de Mannheim en 1745, composé de 48 chanteurs et musiciens (une trentaine de cordes, des bois groupés par deux - flûtes, hautbois, clarinettes et bassons, deux cors, deux trompettes et deux timbales) et qui atteindra 90 exécutants en 1777.

C'est également à cette période que les symphonies de Mozart et de Haydn voient leur effectif évoluer considérablement. Ces orchestres opposent deux groupes instrumentaux : les cordes, d'une part, fondement de l'orchestre, constituées d'une douzaine de violons divisés en deux parties, de deux à sept altos, de deux à huit violoncelles et de deux à cinq contrebasses ; le groupe des bois, d'autre part, comptant le plus souvent trois pupitres " par deux " (deux flûtes, deux hautbois et deux bassons).

Dans ces ensembles, Beethoven développera surtout la section des instruments à vent, et le grand orchestrateur romantique fut Hector Berlioz (1803 -1869), qui dans son Traité d'instrumentation et d'orchestration modernes (1843), présente l'étendue, les caractéristiques et les possibilités de chaque instrument.

C'est Wagner qui développa les possibilités de l'orchestre symphonique, non seulement à travers l'augmentation de l'effectif, le renforcement des cuivres, l'ajout de timbres nouveaux (tubas avec embouchure de cor), mais en forgeant une sorte de symphonisme dramatique où les instruments reflètent admirablement l'action en faisant entendre la majeure partie des thèmes directeurs (leitmotive).
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Les compositeurs s'intérressant toujours plus à la couleur instrumentale, l'élargissement continu des moyens de l'orchestre aboutit à une extraordinaire amplification de sa puissance sonore. Il est rendu possible par les progrès de la facture instrumentale, notamment des instruments à vent (invention du piston pour les cuivres et d'un système complexe de clefs pour les bois). Encore fortement centré sur les cordes chez Mozart et Haydn, l'orchestre accordera au long du XIXe siècle un rôle toujours plus important aux vents, aux percussions et à certains instruments tels que la harpe. Cette augmentation graduelle aboutit, au XXe siècle (notamment chez Richard Strauss, Gustav Mahler, Claude Debussy, Maurice Ravel, Béla Bartók, Igor Stravinsky, Alban Berg ou Arnold Schönberg) à une formation considérable qui, dans certains cas, peut compter jusqu'à cent cinquante musiciens. Cet essor a naturellement induit la création des grandes formations symphoniques européennes et le développement d'un nouveau métier musical : celui de chef d'orchestre.
LE CHEF D'ORCHESTRE
À l'origine, c'est-à-dire avant le milieu du XVIIe siècle, l'ampleur réduite de l'orchestre ne nécessitait pas de direction particulière. Les maîtres de chapelle dirigaient leurs chœurs et leurs musiciens en tenant d'abord une partition roulée qui soulignait leurs gestes, puis une canne dont ils frappaient le sol. Pendant longtemps le point de mire de l'orchestre fut le premier violon (il pointait son archet vers le groupe de pupitres dont il voulait attirer l'attention), jusqu'à ce que Beethoven ait jugé nécessaire de se placer devant ses musiciens, brandissant non plus un archet, mais une baguette.
Dans le métier du chef d'orchestre moderne (dont le modèle fut Hans von Bülow), les rapports qu'il y a entre lui et ses musiciens a autant d'importance que la technique gestuelle, au demeurant limitée (en principe, le bras gauche marque le rythme et le tempo, le droit l'expressivité).
La fonction de chef d'orchestre s'est depuis lors fortement spécialisée, même si au XXe siècle, quelques compositeurs sont également des chefs d'orchestre éminents (parmi lesquels Gustav Mahler, Leonard Bernstein et Pierre Boulez). Jamais les genres et les groupes orchestraux n'ont été aussi divers : de certains ensembles géants (Schönberg, 1911 ; Stravinski, le Sacre du printemps, 1913), au nombre réduit des cordes seules (Villa-Lobos, Bachianas Brasileiras n° 1 pour orchestre de violoncelles, 1930 ; Honegger, Symphonie n° 2, 1941) Depuis les années 1960, la spécialisation s'est surtout effectuée dans le choix d'un répertoire privilégié (opéra, répertoire symphonique) ou, plus encore, dans celui d'un style musical précis (baroque, classicisme et romantisme, musique contemporaine).
page sur le chef d'orchestre de l'olda
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